[F.B] Naissance d'un nouveau Ninja

BIENVENUE DANS LE DESERT

Komâ s'engouffra donc dans la brèche de l'imposant rempart, quittant ainsi Suna Gakure. Il parut un peu plus calme et détendu lorsqu'il vit devant lui une étendue de sable. Ce dernier semblait luire sous l'effet du soleil et les dunes s'entremêlaient harmonieusement, un décor assez agréable c'est vrai. L'adolescent au corps élastique s'en alla donc vers de nouveaux territoires inconnus. N'ayant jamais quitté le village où il vivait en tant que civil depuis beaucoup de temps et même s'il avait déjà marché dans ce désert, cette véritable marche vers l'inconnu avait un goût étrange. Le soit-disant rebelle était bel et bien prêt à quitter cet endroit pour ne jamais y revenir, il était en train de le prouver. Sans la moindre goutte d'eau et après cinq minutes de flottement, il se mit enfin en route.

Au cours de sa marche, il fut accompagné dans les cieux par de nombreux volatiles en quête sûrement d'une proie facile à dépouiller. La vie est dure et la survie de ces bestiaux passe par la mort d'autres être humains. S'en aller sans eau, du grand n'importe quoi. Au bout de trois ou quatre heures, le visage du Sumyakû était déjà marqué par la sécheresse qui règne depuis des siècles sur les déserts. On sentait son souffle irrégulier, ses battements de paupières très fréquents mais surtout, on voyait son corps exécuter des déplacements improbables. Il était tout simplement en train de vaciller, déjà, après moins de quatre heures passées là-bas. Les rapaces hurlaient leur joie, c'était bientôt l'heure du diner. Malgré sa débilité certaine, je ne pouvais m'empêcher de penser que ce gosse n'était pas stupide. La tournure des choses me donna raison, du moins c'est ce que je crois encore.

Komâ - J'en ai maaare...

La nuit commençait à tomber sur l'immense désert du pays du vent. C'est bien connu, dans ces endroits arides il fait très chaud le jour mais également très froid la nuit. Sans doutes pris eux aussi par le froid, les vautours s'en étaient allé retrouver leur bercail le temps que le soleil reprenne ses droits. Malgré ce que j'avais pu penser, Komâ avait parcouru beaucoup de kilomètres durant la journée et sans regarder derrière lui une seule fois. Un caractère fort sorti de nulle part et une volonté d'avancer permanente. En y ajoutant une poignée de réflexion, il aurait tout eu pour devenir un excellent Ninja au service du bien commun et non de celui de sa seule et unique personne. C'était forcément dû à une entrée plutôt tardive dans la vie réelle, le monde Shinobi. Il ne l'a jamais côtoyé durant son enfance et s'est retrouvé à passer l'examen Genin uniquement pour se divertir, s'occuper. Puis arriva le temps des femmes, l'adolescence et tout le bordel qui l'envoya peu à peu vers l'accomplissement de ces missions d'une manière incorrecte vis-à-vis de tous. Ce gosse n'avait besoin que d'une bonne leçon de vie et il était bien en train de la prendre, là-bas, planté au beau milieu du désert entourant Suna Gakure.

Ainsi, au bout de nombreuses heures de marche sous un soleil brûlant le corps tout entier, le jeune Sumyakû avait finit par atteindre une terre un peu plus sèche et donc moins sableuse. Non pas qu'il était proche d'un autre pays mais le désert lui apparaissait alors sous une autre forme, une nouvelle facette que l'adolescent n'avait jamais rencontrée. Lui qui pensait qu'un désert ne pouvait être fait que de sable ! Une preuve supplémentaire qu'il ignorait énormément de choses et qu'il ne s'en souciait même pas.

Tard dans la nuit, il finit par stopper son avancée afin de prendre quelques heures de repos si toute fois c'était possible. On pouvait notamment entendre quelques serpents siffler et quelques autres lézards s'agiter. Grâce à l'absence de nuages, il put aisément se déplacer à travers l'horizon sans manquer de trébucher, cherchant un coin rocailleux qui pourrait l'abriter et, par conséquent, le couvrir du froid. La tâche s'annonçait compliquée, d'autant que ces espèces d'abris étaient souvent occupés par un ou plusieurs vils serpents qui n'auraient pas hésité à le mordre. Komâ était certes impulsif et même inconscient, mais pas à ce point. Une morsure de serpent peut ôter la vie à n'importe qui, même à ceux qui prennent les meilleures précautions. En fin de compte, il se contenta de rester blotti contre un gros cailloux sans creux et ne ferma pas l'œil de la nuit. Cette dernière fut sans aucun doute la plus courte de toute sa jeune vie.

Komâ - C'est encore loin ?