Un point de rendez-vous avait été définit avec le commanditaire de la mission, en plein cœur du pays des bois, ce qui n’était pas l’un des endroits les plus discrets qu’il soit mais au moins ce n’était peuplé que de paysans et de sous-fifres et pas de ninjas. Je pouvais donc être tranquille quand au combat durant cette mission, mis à part quelques bucherons colériques ou quelques animaux téméraires je n’allais pas avoir recours à mes œuvres. En revanche être dans un si petit pays dénué de bonne matière première humaine allait brider mon Art. Le paysage contrairement aux civils était plutôt agréable à regarder, les arbres n’étaient pas morts et les grottes sombres se faisaient apparemment rares, ce qui me changeait un peu. Les ravages des guerres ninjas ne semblaient pas avoir atteint ce pays…du moins pour le moment.
Je me trouvais à une demi-heure du lieu de rendez-vous avec le commanditaire, le temps se faisait long et l’impatience me gagnait, je ne faisais que marcher depuis des heures et tout cela pour seulement abattre un vulgaire gardien de troupeaux. Les gens défilaient autour de moi sans me regarder étrangement ou quoi que ce soit, malgré le fait que je sois recouvert d’un grand manteau noir à capuche. Il devait souvent se passer des évènements étranges dans cette région, je ne serais guère étonné que d’autres membres de l’organisation se soient déjà amusés dans le pays. Une petite ferme apparu à l’horizon, rien de bien extraordinaire, un simple édifice d’une grande modestie et surement habité par la personne que je recherchais. A la vue des champs remplie de fumier bordant l’édifice il n’était pas difficile de deviner que l’odeur du coin devait faire fuir la plupart des nuisible, animaux comme humains. Je m’avançai vers une vielle porte de bois qui s’ouvrit juste avant que je ne puisse frapper. Une silhouette jeune et plutôt bien bâti me fit signe de la tête d’entrer.
« Vous d’vez être l’assassin que j’ai fait demandé nan ? Eh bien ch’uis content d’voir que la ponctualité fait partie de vot’job.
- Disons que je n’aime pas faire attendre, venons-en au fait. La cible et le lieu ou elle vit.
- S’agit d’un des paysans habitant près d’la rivière, ce salaud commence à avoir un monopole impressionnant dans la région mais par-dessus tout ce fils de pute à fait assassiner mon cousin, alors c’est un juste retour des choses non ?
- Juste retour ou non ce n’est pas mon problème, vous remettrez l’argent à qui de droit, votre ennemi sera mort d’ici à demain matin. »
Je ne voulais pas que la conversation s’éternise, et elle était parti pour alors je me décidai à presser le pas. Tournant le dos à mon commanditaire, je me mis en marche vers le lieu indiqué, la ferme la plus proche de la rivière. Je n’aimais pas de tels endroit humides, les pantins supportent mal l’eau dans les articulations, mais je n’avais pas vraiment le choix, si je parvenais à achever la cible sans qu’elle sorte de sa maison au moins je ne prenais aucun « risque ». Le bruit de l’eau devenait plus fort, et avant de m’aventurer dans la ferme je voulus explorer les alentours, pour éviter d’être surpris par l’environnement si ma cible prenait ses jambes à son cou. La zone à ratisser était plutôt large et cela me pris un certains précieux temps à tout observer, chaque rocher pouvant servir de cachette, chaque grand arbre. Je n’explorais pas non plus en détail, le temps et l’envie me manquant et c’est alors que je voulus entrer dans la ferme ou se trouvait ma cible que j’entendis une voix…familière.
« Sors donc de la fils de chienne ! Que la mort t’emporte comme tu lui as demandé d’emporter mon cousin ! Allez sort si t’es un homme ! »
Le jeune paysan qui avait commandité cette mission ne devait pas exactement connaitre les morts assassinats et discrétion, et à cause de cela cet imbécile allait me compliquer la tâche. Des paysans aussi mal vêtu que le petit coléreux se mirent à surgir des différentes bâtisses qui bordaient la rivière. De l’endroit où je me trouvais je ne pus pas discerner grand-chose mais je compris qu’il s’agissait là d’une zone d’activité familiale et tous ces misérables faisaient parti de la famille de ma cible. Ils expulsèrent en quelques secondes le jeune imbécile et se mirent à entrer dans la ferme ou je devais me rendre. N’ayant plus guère le choix je me mis à avancer vers une fenêtre pour écouter les conversations. Apparemment ils étaient au courant que la tête de leur frère était mise à prix et que quelqu’un allait bientôt la revendiquer. Ils se mirent d’accord pour se déplacer par petit groupe et pour toujours escorter, à tour de rôle, celui que je devais abattre.
La tâche se compliquait…un peu, ou bien le jeu devenais amusant cela dépend des points de vue. Plusieurs des membres de cette petite famille se mirent à quitter la ferme, deux d’entre eux surveillèrent la porte principale et deux autres commencèrent à faire une ronde. Je me glissai dans la ferme et profité du peu de lumière pour me dissimuler ni trop près ni trop loin de la cible. Il commença à se rendre à l’étage, l’un des membres de sa famille le suivi de très près et un autre mis un peu plus de temps à les rejoindre. Quand aux trois autres qui se trouvaient dans le bâtiment ils se rendirent dans la cuisine pour manger. La table se trouvait assez éloigne et caché par rapport à l’endroit ou se trouvait les trois hommes, ils avaient laissé dessus une grande marmite rempli de soupe, je sorti de mon manteau une fiole de poison que je versai dans la soupe et je me mis en quête de la cible qui devait normalement se trouver à l’étage. L’un des hommes qui servait d’escorte redescendit au moment ou je m’apprêtais à monter et j’eus juste le temps de me dissimuler sous l’escalier. Au moment ou il me tourna le dos, je tissai un fil de chakra et m’en servis pour l’étrangler, au bout de quelques secondes son compte était bon. Je grimpai les escaliers en faisant un minimum de bruit, arrivé en haut je vis l’autre grade du corps devant une porte entrouverte. Le couloir ou nous étions tout deux était assez long, et l’homme commençait à s’assoupir l’approche directe aurait pu fonctionner mais je préférai utiliser une méthode plus silencieuse en laissant échapper une fumigène empoisonné. J’avançais en même temps que le nuage de poison, avec quelques secondes de retard pour ne pas me faire repérer, quand ce dernier fut arrivé au niveau du surveillant celui-ci commença à tousser et finalement à s’évanouir. Le bruit ne sembla pas alerter la cible qui se trouvait derrière la porte gardé.
Encore une fois on me tournait le dos, l’occasion était trop belle, je commençai à activer un dispositif de sembons de mon bras lorsque la cible se retourna face à moi et me regarda avec des yeux écarquillés. Je n’avais pas vu qu’un petit miroir m’avait trahi, et aussitôt la cible sauta par la fenêtre qui se trouvait près d’elle sans que je n’aie le temps de lancer une arme. Je la suivis sans perdre plus de temps, mais il se trouvait qu’il courait plutôt vite. Je commençais à me rapprocher de lui mais je n’avais pas envie que de nouveau il s’échappe alors je devais de nouveau utiliser un moyen plus indirect. Le paysan, essoufflé, se reposa dans une petite clairière pas loin de moi, lorsqu’il fut surpris par des mouvements dans les buissons. Un de ses confrères qui se trouvait dans la cuisine apparut alors, et l’homme se précipita dans le dos du nouvel arrivant. Il n’arrêtait pas de geindre et de pleurnicher quand au fait que je le poursuivais et qu’il fallait au plus vite quitter le pays. Soudainement, après un simple mouvement de doigt, l’homme qui venait d’arriver tourna sa tête à 180° pour finalement regarder de face et à quelques centimètres seulement son « camarade ». C’est seulement dès lors qu’une lame surgit de sa bouche pour transpercer de part en part na tête de ma cible.
Je sortis de ma cachette feuillu pour récupérer ma marionnette et pour également emporter le corps de la victime, en guise de preuve ou à défaut en guise de futur pantin. Le chemin que j’emprunta pour le retour fut le même qu’a l’aller, et comme pour appuyer ma première impression, malgré un cadavre sous le bras, les gens autour de moi ne sourcillait pas comme si cela faisait parti de leur quotidien, ou bien alors parti d’un cauchemar qui se répétait sans cesse et qui n’était pas près de s’achever.