Mission rang D // Nettoyage du bureau du Raikage -

]Rien n'aurait laissé présager un tel fait, voilà que notre jeune Genin se retrouvait enfermé dans le bureau du premier. Il n'avait même pas besoin d'ouvrir le parchemin qu'on lui avait donné pour savoir quelle était la tâche de sa mission. Ce bureau ressemblait à un champ de bataille. Le bureau était fendu en deux, plusieurs vitres avaient été brisées, les papiers jonchaient la moquette. La porte se referma lentement derrière le jeune shinobi, il se laissa alors tomber sur la muraille de bois, claquant son crâne contre la porte et fermant les yeux. Voilà à quoi il allait passer ses journées au temps plus que beau. Un profond soupir sorti de sa bouche puis il regarda à nouveau cette pièce, le Chikuza était temps de se mettre au travail.

N'avait vous jamais remarquer que c'est dans ce genre de situation, dans le cas d'une action des plus ennuyeuses que nous viennent les meilleurs songes, les pensées les plus inédites, et au fond de nous-même, on découvre les fantasmes les plus refoulés qui soient. Ryuzuki n'échappait pas à cette règle, il y avait été même plus soumis que tout autre. Alors qu'il commençait à ranger le bureau du premier Raikage, son esprit semblait quitter son corps pour s'évaporer dans les bribes du royaume des rêves...

« Attention, ceci est une pensée évadée. Vous entrez dès lors dans un monde nouveau, plein de pêchés, d'addiction et de plaisirs propres à notre poison de vie. Vive les grands poètes. »

La scène se passera alors en bord d'eau. Près d'une rivière, on ne savait pas laquelle, et on s'en moquait un peu. Cette rivière sera bordée de part et d'autre par des rochers allant du simple galet au beau massif de granite. La scène se déroulera la nuit, à vrai dire il n'y aura pas un grand suspens, ni même une action pleine de mystère. Ryuzuki sera lui-même passif de cette scène, il sera soumis à son propre rêve. Pour vous aider à comprendre ce passage, nous serons une sorte de caméra omnisciente à la scène. Vous serez vous-même inclus dans ce songe, car il faut savoir partager.

Pour le moment ne nous préoccupons pas de Ryuzuki, Genin du village de Kumo no kuni. Moi-même, auteur de ces lignes, je suis vous, et vous êtes moi à travers un unique regard : celui dont nous verrons la scène. Imaginons-nous les pieds dans l'eau de cette rivière, la chaleur de la nuit fait que vous vous sentez bien dans vous sous-vêtements. La brise nocturne vous rafraîchit un peu, une légère chair de poule vous envahit, preuve de plaisir. Curieusement, vous, comme moi avons envie de remonter ce cours d'eau, c'est ce que nous faisons, l'eau glisse entre nos jambes, entre nos mollets, autour de nos pieds. Puis on avance lentement, ce qui nous intriguera sera le très net filet rouge qui coule le long de la rivière. On le distingue très clairement grâce à la lumière de la lune, lune qui ce soir est pleine. Alors on continue de remonter ce filet rougeâtre qui éveille notre curiosité. Et enfin, nous arrivons à distinguer une forme, il semblerait que ce soit une croix. Les plus malins d'entre vous aurons sans doute déjà compris. Mais laissons les niées arriver calmement à leur déduction si perspicace...

Nous continuons d’avancer vers cette croix, on distingue maintenant une silhouette, celle d’un homme qui porte une toge blanche tachée de sang. Tout semble simplement merveilleux, aurions nous découvert le Christ lors de sa crucifixion ? Et bien non, cet homme était aussi un martyr mais hautement plus séduisant. On distinguait, maintenant, la chevelure blonde de notre homme, cheveux qui tombaient sur un visage fin et blanchâtre. Seul des yeux couleurs ébène contrastaient ce visage fatigué par la perte de tout ce sang. Malgré ces quelques ennuis, notre garçon restait souriant, lentement il leva la tête vers les étoiles. Vous l’aurait sans doute tous compris, il s’agissait là de monsieur Chikuza. Qui avait cru bonde souffrir comme l’avait fait avant lui le prétendu fils de Dieu.

Du haut de ses dix-neuf ans, le jeune poison des Dieux venait de ridiculiser la mort du Christ, et il levait maintenant la tête vers Dieu pour lui sourire au nez. La mort avait bien un prix, il suffisait de l’amortir en mourant d’extase… La tête du jeune garçon retomba vers la rivière, doucement le sourire disparu, les yeux se fermèrent, le jeune bleu était mort de sa passion…

« Ceci était un rêve, un de ceux qui nous prennent lorsque l’on fait une action des plus répétitives. Il est maintenant temps d’en revenir à la vraie vie, celle où Ryueuki est bel et bien vivant, en train de ranger le bureau du premier… J’adore mon coté poète. »

- Aménagement d'un nouveau bureau -

Le Genin avait travaillé durant son évasion, il avait alors retiré sa veste de voyage blanche, laissant ainsi à l'air sa tenue de shinobi noir et le bandeau de son village accroché sur son épaule gauche. Durant cet instant d'existence fictive, le jeune garçon avait commencé par réparer les fenêtres brisées, le vent ne venait plus encourager les feuilles à voleter dans la pièce. Le bureau serait sans nul doute le prochain objectif de ce jeune Genin. Comment pouvait on remplacée le bureau de cette brute qui semblerait il avait encore fait jouer ses poings ? La seule réponse qui vint à l'esprit de Ryuzuki-san fut de changer les débris de l'ancien post de travail du Raikage. Encore, il fallut en avoir un sous la main. Le jeune shinobi sortit donc pour explorer les lieux, entrant dans chaque pièce afin de trouver LE bureau qui remplacerait celui du Raikage.

C'est après une demi-heure de recherches et quelques pensées évasives que notre jeune garçon trouva son bonheur. Un bureau en bois d'hêtre de la même taille que l'ancien. La seule difficulté résidait dans le fait de déplacer cette chose... Un profond soupir vînt rythmer la scène, le jeune garçon commença à retirer le dessus du bureau, le transportant ainsi laborieusement vers celui du cinquième. Vous me direz : Pourquoi fait il cela ? Lui qui se jugeait comme un anticonformiste et roi des problèmes avec l'administration. Il vous répondra simplement une phrase, une simple phrase qui prend tout son sens lorsque l'on connaît le Raikage, Ryû : « Je ne veux pas finir comme le bureau. » Hormis ce fait l'homme bleu restait toujours asociale avec quiconque, sourire n'était pas son atout principal. Il se contentait de porter ce bureau pièce par pièce pour remplacer celui de Ryû Mugen.

La tâche fut longue et laborieuse, après avoir déplacé le nouveau bureau, il fallait jeter l’ancien… Chose qui fut nettement plus facile, oui, étant déjà en pièce détaché ce bureau fut moins lourd, la force des flemmards sans doute… Une fois en bas il en profita pour regrouper les débris de chaises, toujours aussi blasé. Ce ne fut pas le plus long et le plus laborieux. Il restait encore à effectuer le rangement dans la pièce.

Les feuilles couvraient la moindre parcelle de sol. Il ne savait pas ce qui était inscrit sur ces feuilles, et à vrai dire, il n’en avait strictement rien à faire. On ne l’avait pas embauché pour trier mais simplement pour faire le ménage. Dans toute cette paperasse se dissimulaient certainement quelques papiers de la plus haute importance, il se contenta de les ramasser et de les poser sur le nouveau bureau de Mugen Ryû. Même si la pièce restait quelque peu désordonnée par les papiers empilés sur les différentes étagères, Ryuzuki ne voulait pas toucher ces documents, il ne savait pas comment réagirait le Raikage. Il savait juste que si elle prenait mal cette initiative, le jeune Genin ne finirait pas d’en entendre parler…

Le jeune pro-tai se contenta alors d’ouvrir la porte pour sortir. Les fenêtres étaient toutes réparées, un bureau neuf avait été installé sur lequel étaient posés des blocs de papiers, des documents non classés, toute la paperasse dont s’occupe le Shôdaime Raikage.