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| ¤ FB: Retour vers le passer ¤ | |
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Hyouri Magoa Genin de Kiri
Messages : 90 Date d'inscription : 10/12/2010
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| Sujet: ¤ FB: Retour vers le passer ¤ Sam 11 Déc - 14:22 | |
| C’est sous le regard mitigé d’un pâle soleil dissimulé par une brume argenté épaisse, que la fine silhouette d’un jeune homme s’avançait d’un pas souple mais ralentit, sur un petit sentier de terre qui peinait à émerger distinctement entre les deux murs de verdures qui l’entouraient et l’envahissaient en grande partie, ceci expliquant les certaines difficultés rencontrées par le garçon qui s’efforçait de rejeter ronces, lierre, lianes, branches… tout en prenant garde aux grosses et tortueuses racines s’extrayant dangereusement de la terre humide de cette dense forêt végétale qui recouvrait presque l’intégralité du territoire du pays du bois. Forêt épaisse et dangereuse dans laquelle il valait mieux s’aventurer en cas de dernier recours ou si on en avait de bonnes raisons. Ce n’était pas seulement les bêtes sauvages qui y vivaient, toutes plus redoutables les unes que les autres entre les serpents au venin mortel qui vous achevez en moins d’une minute et les féroces félins aux mâchoires si imposantes et crocs aiguisés qu’ils pouvait vous arracher aisément un membre, mais surtout à cause des évènements étranges qui s’y produisaient.
Depuis plusieurs années déjà, nombre de jeunes gens de la région en quête de puissance et d’aventure étaient partis un beau matin de leur village le sourire aux lèvres, le baluchon dans le dos, et le sabre à la ceinture. Tous étaient partis confiant, sous les cris et les bourrades d’encouragement de leur compatriotes et les pleurs émus de leur mère ou de leur jeune femme tenant parfois un marmot tout juste nouveau-né dans les bras. Mais aucun d’eux n’avaient fini par revenir et de sombres rumeurs de mauvaise augure commencèrent alors à se propager dans le pays, les jeunes garçons désireux de parcourir le monde se voyant alors fortement réprimandés dans leurs rêves de nouveaux horizons. Si les lisières et les premières couronnes de la forêt se voyaient être encore fréquentable par la population, le cœur, lui, devint interdit. Il était même formellement défendu d’atteindre jusqu’à la dernière couronnes pour plus de prévention. Toutefois, même si un fou l’aurait voulu, il aurait sûrement eu extrêmement de mal rien que pour s’y rendre tant la végétation devenait infernale au bout d’une certaine profondeur, les arbres et le lierre allant parfois jusqu’à former de véritables murs insurmontables.
Il était dit que seul les shinobis du grand village caché de Konoha se permettaient de s’y rendre et encore, pour de courtes excursions au cours desquelles il était rare qu’aucun blessé ne soit fait. Et c’est pourtant déjà quasiment arrivé aux dernières limites imparties que se trouvait la silhouette, emmitouflée dans une grande cape noire dont l’extrémité traînait dans un léger bruit de bruissement sur les feuilles mortes tombées sur le chemin derrière lui. Un étranger qui ne connaîtrait pas les dangers de ce pays ? Ca semblait peu probable vu les efforts et la détermination qu’il mettait dans son entreprise de continuer à avancer, centimètres après centimètres s’il le fallait. Ses longs doigts fins ainsi que ses mains, qui étaient tendus devant lui et écartés avec plus ou moins d’aisance les ronces et divers autres éléments piquants, étaient couverts d’éraflures desquelles perlaient de petites gouttelette de sang qui avaient à peine le temps de sécher avant de se rouvrir sous le tranchant d’une épine. Enfin, le jeune homme avait réussit à préserver le reste de sa personne jusqu’à ce que, toutefois, alors qu’il repoussait une épaisse liane, son mouvement eut pour effet de débloquer une branche souple mais solide qui se détendit alors d’un coup sec à une rapidité vertigineuse.
C’est avec un bruit raisonnant de flagellation que la branche heurta la joue du garçon qui s’arrêta soudainement. Malgré la force du jet, lorsqu’il retourna la tête, le fond de ses pupilles ne reflétait rien mis à part un platonique sentiment d’une indifférence des plus parfaite. Seule l’apparition horizontale d’une entaille rouge sur sa joue droite, au niveau de la pommette, modifia l’agencement de son visage. Il resta un instant toujours immobile, son attention portant devant lui comme s’il essayait d’estimer la distance qu’il lui restait à parcourir en transperçant du regard la végétation qui lui colmatait totalement la vue à moins de trois mètres en avant. Finalement, après une trentaine de secondes d’un repos bien mérité, le garçon reprit sa marche laborieuse, son rythme cardiaque ne tardant pas à s’accélérer de nouveau rapidement et sa poitrine à se soulever plus rapidement. Même si les rayons du soleil ne parvenaient pas jusqu’ici, la chaleur n’en était pas moins étouffante et extrêmement lourde, ce qui avait pour effet de faire comme ‘transpirer’ les arbres dont émanait alors une bruinasse moite qui se collait à la peau pour la rendre poisseuse et irritante. Combattre cet état de pesanteur nouvelle, cette chaleur peu banale qui vous vidait sournoisement et sans que vous ne vous en rendiez compte de toute l’eau de votre corps. Le jeune homme, même s’il avait conscience d’un tel avancement de fatigue, ne pouvait plus distinguer sa propre sueur salée à celle sans goût des arbres tropicaux.
Ses vêtements ainsi que sa lourde cape déjà à la base lui paraissaient de plus en plus comme des ustensiles superflus mais tout ceci n’était qu’illusions et il le savait bien. A peine aurait-il ôté quelque uns de ses vêtements pour permettre à son épiderme de ne plus suffoquer que les moustiques assoiffés de sang se rueraient sur lui plus qu’ils ne le faisaient déjà afin d’assouvir pleinement leur faim. Finir en pâture pour anophèles, non merci. Ce n’était franchement pas dans l’optique du garçon qui était là pour une toute autre chose et qui ne comptait pas s’en laisser détourner, surtout depuis les derniers évènements de sa vie et ceux qui étaient encore à venir. Et c’est justement alors que réangaillardi par l’idée du but qu’il voulait atteindre et s’activant d’autant plus à presser son allure, la silhouette faillit chuter en avant tant la coupure entre la végétation impraticable et le soudain débouché dans une luxurieuse clairière verdoyante. Se rattrapant in-extrémiste à une liane qui se trouvait fort heureusement à pendouiller par là, et étouffant un juron entre ses mâchoires serrées, Hyouri releva les yeux sur une étrange sculpture de pierre détériorée qui trônait au centre du cercle formés par les arbres. S’en rapprochant prudemment, il put distinguer la silhouette d’un homme en position du lotus, méditant fort probablement sur son socle. Une statut. Du moins, ça en avait tout l’air...
Mais alors que le Genin tendait une main confiante vers la statuette pour s’apprêter à suivre du bout des doigts les lignes composant ses vêtements et les traits de son visage si bien réalisées, une aura puissante émana de la petite figurine et engloba ses environs sur une trentaines de centimètres de diamètre, ce qui eut pour conséquences de faire bondir en un salto arrière ultra rapide le garçon qui ratéri accroupi sur le sol. Ce n’était pas passé loin… Vraiment pas loin d’eut-il même se faire remarquer lorsqu’il s’aperçut qu’une des extrémités de sa cape s’était faite carboniser par la force étrangère alors qu’il n’avait pas encore était assez rapide pour se retirer malgré qu’il n’ait quasiment rien à se reprocher au niveau de cette caractéristique qui était l’un de ses points les plus forts. Toutefois, alors qu’une expression de peur ou du moins de crainte aurait du se dessiner sur son visage, c’est un sourire amusé et goguenard qui s’étira le long de ses lèvres.
* Tché, pourquoi est-ce que ma famille ne pouvait jamais faire les choses simplement ? En tout cas, je sens que cette petite escapade vers l’un des Temple de mon clan promet d’être vraiment intéressante. Ce n’est que la première étape et pourtant… ce premier obstacle qui se dresse devant moi est déjà si puissant… Je ne pourrais pas passer si je ne trouve pas le moyen de désactiver sa force. Voyons… qu’est-ce qui par mon appartenance aux Magoa me distingue sensiblement des autres ? *
C’était certes la question clé pour résoudre l’énigme de la statuette mais il y avait tellement de réponses à émettre qu’une légère goutte de sueur de dépit, difficilement reconnaissable entre toutes les autres, coula le long de la tempe du jeune homme. Déjà, son caractère, son tact et sa gentillesse ancestrale qu’il héritait pour beaucoup de l’éducation qu’on lui avait apporté… Toutefois, la probabilité que la finalité de l’énigme ne se situe dans ce domaine était quasiment nulle. Tout d’abords car il existait des personnes au caractère exécrable ailleurs que dans sa famille défunte mais surtout car l’orgueil dont faisait preuve sa famille n’était que l’égal de leur véritable passion pour ce qui les distinguait de ce qu’ils appelaient le commun des mortels : leur sang. Le sourire de Hyouri s’étira encore un peu plus lorsque la solution lui apparue aussi clairement qu’elle était évidente. Il se demandait même pourquoi il n’y avait pas pensé dès sa première approche. Mais bon, on apprenait d’autant mieux en faisant des erreurs et en apprenant à les réparer que si tout nous tombait directement dans l’assiette. Tout en se redressant, le jeune homme porta la main sous sa cape pour atteindre la petite sacoche accrochée à sa ceinture de laquelle il soutira un kunai à la lame aiguisée. Kunai qu’il fit glisser tout en exerçant une certaine pression dessus le long de son avant bras duquel s’échappa à flot le liquide de vie rouge et poisseux du garçon qui ne se trouvait plus qu’à un mètre à peine de la statuette de pierre.
Malgré la mutilation qu’il venait de s’infliger volontairement, il avait repris son expression froide et placide, n’esquissant pas un rictus de douleur sous le mordant du métal. Il s’en fichait et était de toute façon bien trop concentré sur l’observation de son sang se déversant sur le sol avant que la terre ne s’en imbibe étrangement, réagissant comme une véritable éponge. Mais paradoxalement, plus la terre buvait son sang et plus les vibrations d’abords violentes se dégageant de la sculpture s’amoindrissaient, comme si elles se trouvaient apaisées par l’offrande qui leur était faite. Bientôt, Hyouri put lever sa main valide pour exercer une pression sur son bras meurtri et ainsi stopper l'hémorragie alors que les pulsations sourdes animant jusque là l’étrange force immatérielle disparurent totalement. Alors, pour la seconde fois, le jeune homme fit un pas en avant et tandis son bras sain devant lui, ses doigts, ne rencontrant aucune résistance, ne tardant pas effleurer la surface rugueuse et froide de la rocaille taillée. Il avait réussi la première étape… qui consistait semblait-il à convaincre la barrière invisible protectrice du refuge de son identité en tant que membre à part entière de l’illustre clan Magoa.
Devoir jusqu’à aller déverser son propre sang, qui était pourtant si précieux, pour ne serait-ce que s’affranchir du droit de passage sur les anciennes terres de son clan… la sécurité et la prudence semblaient avoir étaient mises en tête de liste du cahier des charges de l’endroit. Inspirant une grande bouffée par le nez de l’air qu’il pouvait encore y avoir dans cette forêt suffocante, Hyouri reprit sa route, enjambant aisément la ligne invisible qui l’avait retenu jusque là. Aussitôt passée, la statuette reprit toute sa vigueur et le bouclier magnétique se réenclencha. Sans un regard en arrière pour ce phénomène étrange, le jeune homme aux cheveux des ténèbres continua droit devant lui, toujours cette expression de calme et de froideur peint sur son visage qui aurait pourtant put être si chaleureux…
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| | | Hyouri Magoa Genin de Kiri
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| Sujet: Re: ¤ FB: Retour vers le passer ¤ Sam 11 Déc - 18:56 | |
| C’est ainsi qu’après un premier succès qui lui libérait dorénavant l’accès à la suite des épreuves, Hyouri reprit sa marche pénible et fatigante après s’être laissé de nouveau happer par la végétation tropicale qui s’avérait être d’autant plus sauvage, si c’était possible, et hargneuse que précédemment ! Les racines s’étaient multipliées, rendant le sol parfaitement inégal et difficile, d’autant plus que les troncs massifs des arbres étaient de plus en plus resserrés les uns contre les autres, le jeune homme pourtant bien frêle étant parfois lui-même obligé de se tordre dans tous les sens avant de réussir à passer de l’autre côté de l’obstacle. Et ceci était sans compter les innombrables lianes munies désormais d’épines à en faire pâlir de jalousie un porc-épique qui s’agrippaient férocement au tissu de ses vêtements ou s’enfonçaient en une désagréable sensation de picotement dans sa chair.
Bientôt, il sentit tout son corps le démanger cruellement et il en déduit alors que ces plantes devaient sûrement avoir une certaine spécificité venimeuse virulente pour avoir une telle réaction sur son organisme en si peu de temps de propagation. Mais l’engourdissement qu’il ressentait dans son corps n’était pas mortel, ni soporifique, ce qui l’invita d’autant plus à avancer promptement. Tant que rien ne le stopperait concrètement il continuerait d’avancer. S’il commençait à s’apitoyer sur quelques malheureuses écorchures et quelques pitoyables piqûres, cela ne servait à rien qu’il souhaite atteindre le refuge des Magoa du pays des bois.Car il ne savait rien de ce qui l’attendait là-bas mais il était sûr que cela serait bien pire que de déambuler dans cette forêt, le long de ce chemin infernal qui n’en était même plus un.
Les heures passèrent les unes après les autres sans toutefois que le jeune homme n’ait le temps de s’ennuyer entre ses premiers soucis purement naturels auxquels venaient de s’ajouter quelques difficultés liées aux serpents qui tombaient maintenant fréquemment des arbres ou sifflaient furieusement du trou où ils s’étaient lovés, se voyant déranger par l’activité inhabituelle que provoquait le passage de Hyouri. Ce dernier commençait même à se demander s’il en verrait finalement un jour le bout et arriver où il le souhaitait ou s’il n’allait pas tout simplement arriver de l’autre côté de la forêt. Dans les deux cas, cette aventure l’aurait entraîné mais il aurait été profondément déçu de la seconde.
Enfin, il n’y avait aucun soucis à se faire. S’il avait douté au début de sa mémoire et de l’exactitude position du refuge, la présence de la statuette de pierre à l’effigie du Bouddha tout à l’heure avait chassé le moindre de ses doutes et c’est donc toujours confiant, malgré le temps qui tournait, qu’il persévérait dans son avancée difficile. Et comme la persévérance ainsi que la patience s’avèrent toujours être récompensées, c’est après avoir rejeté et traversé un énième buisson de feuillage entremêlé qu’une drôle d’apparition se fit devant les yeux légèrement écarquillés du jeune garçon. Une tour carrée de pierre, large à la base et s’amoindrissant à la fois qu’elle s’élevait majestueusement vers le cieux au centre d’une clairière immense. A couper le souffle… C’est la seule expression qui convenait pour décrire le paysage oublié des hommes qui s’offrait en cet instant au regard du garçon. Il se trouvait devant l’un des Temples des Magoa… cette tour ayant sûrement été bâtie à l’époque de l’apogée du clan.
Ayant finit par réussir à trouver la suite du chemin qui serpentait en descendant vers la tour, Hyouri ne tarda pas à se retrouver nez à nez avec une volée de marches impressionnantes et totalement disproportionnées, certaines lui arrivant presque jusqu’à la taille alors qu’il se tenait sur celle sous-adjacente. Se tordant le cou en arrière pour apercevoir le sommet, il prit conscience que l’ascension allait être éprouvante, surtout pour une personne comme lui dans la force physique était déplorable et sa résistance déjà aimablement entamée par son voyage à travers la forêt. Mais la réponse à bon nombre de questions se trouvait au sommet de cette tour, il en était sûr. D’ailleurs, il pouvait sentir d’ici une présence émaner de la cime. Hostile ou non ? Il ne le savait pas encore mais ne tarderait pas à être fixé lorsqu’il y serait. Il espérait juste ne pas arriver en trop piteux état ou essoufflé au bout, au cas où il aurait fallut engager directement un combat.
C’est donc tout en essayant d’adopter un certain rythme de progression et en contrôlant la cadence de sa respiration que Hyouri grimpait peu à peu les marches titanesques de la tour de bâtie par ses ancêtres. Arrivé à la dernière dizaine, il n’en pouvait plus et crut bien qu’il allait tourner de l’œil tant les vertiges qui l’assaillaient étaient de plus en plus violents et déstabilisant. Pas qu’il éprouvait une quelconque peur associée à la hauteur à laquelle il se trouvait mais disons plutôt qu’en plus de la lourdeur de l’air, celui-ci se raréfiait graduellement au fur et à mesure que le jeune homme s’élevait vers le ciel. C’est un Hyouri exténué qui se hissa tant bien que mal en haut de la dernière des marches, qu’il avait cessé de compter pour se distraire au bout de la 500ème. Ne pensant même plus ce qui pouvait l’attendre maintenant qu’il avait réussi, il laissa son corps s’affaler sur le sol d’une froideur rafraîchissante, laissant échapper un soupire de soulagement et d’épuisement mêlé. Et c’est alors qu’il entendit quelqu’un toussoter légèrement, comme pour informer de sa présence. Se redressant brusquement en un bond, ce qui lui valut un violent vertige et un éblouissement passager, Hyouri se retrouva alors nez à nez avec la silhouette rabougrie d’un vieux grand-père aux cheveux gris coiffés en catogan et à la barbe bien fournie. Celui-ci observait le jeune homme de ses yeux plissés sous les rides, toujours gris, perçants, sans une once d’agressivité dans le regard toutefois.
« Okaerinasai Magoa-sama. »
Dernière édition par Hyouri Magoa le Jeu 16 Déc - 0:14, édité 1 fois | |
| | | Hyouri Magoa Genin de Kiri
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| Sujet: Re: ¤ FB: Retour vers le passer ¤ Lun 13 Déc - 14:48 | |
| C’est on ne peut plus perplexe et méfiant que le jeune Magoa salua l’apparition de ce vieil homme qui se tenait maintenant devant lui, le coin des yeux plissés et la moustache ré-haussée sous l’effet du sourire qui creusait les rides de son visage fatigué. Interdit, Hyouri ne répondit pas aux paroles de bienvenue de son interlocuteur et se contenta de faire deux trois pas de côté pour avoir une vision d’ensemble plus claire de cet inconnu. Apparemment, il n’avait pas l’air agressif vis à vis de lui, ne laissant entrevoir aucune arme apparente, que cela s'agisse de la présence d’un katana à sa ceinture ou dans son dos ou, d’un quelconque kunaï à la main. De plus, le vieux ne dégageait absolument aucune aura combattive quoi qu’il donnait plus l’impression d’un dragon endormi que d’un lézard se dorant la pilule paresseusement au soleil… Magoa-sama… Pourquoi cette marque de respect plus qu’avancée ? Le Genin de Kiri se souvenait n’avoir jamais donné un tel suffixe à quiconque mis à part le Kage de son village, et encore cela restait assez rare.
Que lui valait donc cette honorable considération, en dépit pourtant de son très jeune âge par rapport à son interlocuteur ? Et d’ailleurs comment diable ce bonhomme savait-il qui il était ou encore, que faisait-il là, au milieu de cette tour complètement en ruine et désertée de tous depuis plusieurs dizaines d’années déjà ? Autant de questions qui restaient sans réponses et se bousculaient dans la tête de Hyouri qui se tenait prêt à réagir au moindre mouvement suspect du vieil homme. La confiance aveugle envers les inconnus n’avait jamais été son fort et ne le serait très probablement jamais. C’était ainsi, il n’avait jamais eu la véritable occasion de pouvoir penser autrement et de laisser ses préjuger au pas de la porte. De plus, on ne peut pas vraiment dire que ce trait de caractère lui avait été enseigné du temps où il faisait encore partie de l’illustre clan Magoa. Non, ce n’était décidément pas une qualité propre à sa famille. Il n’y avait qu’à voir la nature plutôt inquiétante et alarmante de l’obstacle barrant l’accès au sanctuaire pour quiconque était de « sang-impure »…
« Avez-vous fait bon voyage jeune maître ? »
L’adolescent laissa retomber lentement la main, qu’il avait soudainement levé dans un mouvement de parade lorsque le vieux avait légèrement bougé pour prendre de nouveau la parole. Il était tendu, beaucoup trop tendu. Mais il y avait tout de même de quoi. Il avait traversé une forêt gigantesque et totalement folle dans le seul but d’arriver en ces lieux qu’il croyait déserte, et voilà que ce type se montrait ouvertement à lui et tentait d’engager le dialogue comme s’ils se connaissaient depuis des lustres, tout cela le plus naturellement du monde, bien évidemment.
« T’es qui toi ? »
« Oh, oh, oh ! T’es pas très aimable gamin ! ^^ »
Hyouri eut à peine le temps de prendre en compte le passage de mauvaise augure du vouvoiement au tutoiement, avant que la silhouette du vieil homme ne disparaisse soudain, comme s’il venait de se volatiliser et que, aussitôt après, alors qu’il n’avait même pas finis d’entrouvrir la bouche ou d’écarquiller les yeux sous l’effet de la surprise, il reçut un dantesque coup en plein dans l’arrière de la tête qui eut pour conséquence de l’envoyer valser, par roulades successives, à plusieurs mètres de distance en avant, sa tête heurtant violemment le sol de pierre. Ce fut comme s’il venait de recevoir une véritable décharge électrique. Réagissant au quart de tour, sans même prendre en compte le filet de sang qui coulait de sa bouche et de la tempe contre laquelle il s’était cogné, Hyouri prit appui sur ses mains pour pivoter sur lui-même et au moins se remettre dans l’axe de son adversaire. Mais à peine avait-il amorcé le mouvement, que quelque chose vint le frapper de plein fouet au niveau des côtes ; le craquement sinistre qui en résulta témoignant de lui-même qu’au moins trois os avaient cassé. Réprimant un grognement de douleur, le Genin serra les dents jusqu’à sentir le liquide chaud et au goût métallique se répandre dans sa bouche et sur sa langue. Que se passait-il ?! Comment cela se faisait-il donc que ce vieux papy croulant rivalisait, non, le surclassait même ! dans le domaine de la vitesse qui lui était pourtant le plus familier et dans lequel peu de monde pouvait se dire plus performant que lui ?! C’était incroyable, il n’avait absolument rien eu le temps de voir ni même de sentir avant de recevoir le coup ! Surhumain… ce vieux était surhumain…
« Oh, oh, bah alors petit ? Tu n’es pas un Magoa ou quoi ? Ou alors tu es vraiment la honte de la famille, oh, oh ! »
Ce genre de petite remarque avait le don d’exaspérer Hyouri qui se redressa alors, plus ou moins difficilement, cette fois-ci non pas à cause de la raréfaction de l’air mais plutôt à cause de ses côtes brisées. A vrai dire, il ne faisait même plus attention à cette gêne qu’il avait d’abords ressentit pour se mouvoir et respirer. Pas qu’il l’avait oublié à cause du surmenage que lui infligeait le vieux. Non, il s’y était habitué tout simplement, son organisme s’y étant adapté à une vitesse plutôt incroyable… Le vieil homme était à quelque mètres devant lui, son éternel sourire bienveillant mais totalement hypocrite, toujours accroché à ses lèvres, les yeux tellement plissés qu’ils donnaient l’impression d’être fermé. Il se foutait vraiment de sa gueule cet enfoiré ! Il était là à parler de sa famille comme s’il savait tout d’elle ! Il ne savait rien ! Lui, une honte ? C’est ce qu’il allait lui faire voir ! Serrant les dents et fusillant du regard son adversaire, Hyouri porta la main à sa bouche et se mordit profondément, son visage n’esquissant pas l’ombre d’un rictus de douleur.
* Je dois me calmer, je ne dois pas le laisser m’imposer son rythme comme ça ! Il essaye juste de me provoquer là où il sait qu’il a une chance de me déstabiliser ! Puré mais c’est qui ce guignol ?! … Réfléchis… Je dois trouver un moyens de ralentir ses mouvements et de l’aveugler un instant avant de pouvoir l’attaquer par derrière dans l’angle mort… Je sais ! Ca peut marcher si mon timing est parfait ! *
« Tu m’as surpris le vieux mais c’est fini maintenant. »
« Oh, oh, j’attends de voir ça avec impatience gamin. »
Finalement, ce combat s’annonçait assez excitant ; malgré son âge avancé, le vieux n’était pas n’importe qui et savait s’y prendre. Laissant un sourire de garnement toucher ses lèvres, Hyouri pris soudain appuie sur le sol et s’élança en avant à toute vitesse, droit sur son adversaire dont le visage laissait clairement sous-entendre qu’une attaque frontale de ce genre n’aurait aucune chance de réussir face à lui. Il avait parfaitement raison mais cet élan vers l’avant était totalement feint de la part du Genin de Kiri qui avait une toute autre idée en tête que celle de se jeter aveuglement dans la gueule du loup. Il avait assez tâter du pied de l’homme pour aller en redemander du rab… Ainsi, alors qu’il amorçait un mouvement du bras et serrait sa main droite sous la forme d’un poing pour faire croire au vieux schnock qu’il allait l’attaquer à mains nues, son autre main, qu’il avait pris soin de garder « innocente » jusque là pour ne pas attirer l’attention dessus, rayonna soudain d’une lueur vive dont s’échappa alors une dizaine de lame de vent qui fondirent tous d’une même action sur le vieillard, l’aveuglant totalement sur l’instant. C’était exactement ce qu’attendait Hyouri qui freina aussitôt son élan et pivota sur ses talons pour prendre de nouveau appuie sur le sol et sauter dans les airs afin de passer par dessus son adversaire en un saut finement calculé.
Tout cela s’était enchaîné avec une dextérité extrême et rapidement. Pris en tenaille d’un côté par les lames de vent, de l’autre par le Magoa qui jetait sa jambe vers ses tibia pour le faucher, l’ancêtre semblait en bien mauvaise posture ! Aussi rapide soit-il, il y avait des limites à toute capacité physique. Mais alors qu’un sourire victorieux commençait déjà à faire son apparition sur le visage de l’adolescent qui était à deux doigts de voir son plan fonctionner à merveille, le vieillard dont la bouche était grande ouverte sur le coup de la stupeur se referma d’un coup et son regard retrouva son air placide tandis qu’il pivotait soudain sur lui-même avec tant de promptitude que son corps se transforma aussitôt en un tourbillon qui envoya valser Hyouri sur deux mètres lorsqu’il rentra en contact avec celui-ci. Se réceptionnant in-extrémiste sur ses jambes, le Genin étouffa un juron entre ses dents avant de s’élancer de nouveau sans perdre un instant. Il n’allait certainement pas laisser le temps au vieux de reprendre son souffle !
Cette vieille carne finirait bien par s’épuiser à tournicoter dans tous les sens comme ça, il fallait absolument qu’il saisisse cette faiblesse et la retourne contre son possesseur ! Mais cette joyeuse espérance était malheureusement totalement erronée et basée sur un pur préjugé anti-vioque (XD) qui n’était pas du tout d’actualité pour l’étrange ancêtre qui possédait la vigueur et l’endurance d’un homme d’âge mûr au meilleur de sa forme. Ainsi l’adolescent eut beau s’acharner à enchaîner tactiques sur tactiques que celles-ci se voyaient au bout du compte toujours repoussées. De plus, si le vieillard était lui d’une condition physique irréprochable, il en était loin de Hyouri qui ne tarda pas à ressentir de nouveau les effets de l’attraction dans ses jambes et la moindre parcelle de ses muscles.
* Pourquoi ? Pourquoi je n’arrive même pas à le toucher ! C’est fou ça, il se drogue ou quoi ? … Putain… *
Les jambes pliées, les mains posées sur ses genoux pour se donner un meilleur maintient, la respiration saccadée et le visage en sueur, le jeune Genin commençait à comprendre qu’il lui manquait quelque chose pour battre cet homme. Mais quoi ? Il n’en avait foutrement aucune idée et vous ne pouvez pas savoir à quel point ça l’emmerdait ^^. C’était pitoyable… depuis le début, aucune de ses offensives n’étaient passées et pire encore, il s’était toujours fait contrecarrer, récoltant par là quelques nouvelles injures dont l’administration avait été désagréable… Mais il ne pouvait pas abandonner ! C’était hors de question, il n’avait pas fait tout ce chemin pour rien et se foutre autant la honte ! De plus, qui lui disait que le vieux le laisserait gentillement repartir s’il le lui demandait ? C’était complètement improbable ! Il devait gagner… ou mourir !
« Oh, oh ! Je sais à quoi tu penses gamin mais tu sais… tu n’y arriveras pas. »
« Ferme là !!! »
C’était les paroles de trop. Aveuglé par une soudaine colère qui venait de l’envahir, Hyouri bondit en avant tout en hurlant sur le vieillard, un vent se formant au creux de sa main tandis que le piaillement aigu de milliers brise retentissait en haut de la tour. Un coup suffit. Un coup de poing en plein ventre d’une puissance que l’adolescent n’avait encore jamais soupçonné jusque là. Se repliant sur lui-même sur le bras de son adversaire, une gerbe de sang jaillit de sa bouche et il s’affala sur le sol, le corps parcouru de tremblements irréguliers qu’il ne pouvait arrêter, comme des spasmes. La douleur était horrible, il avait l’impression que son estomac et ses intestins avaient exploser sous la force du coup. Ce mec… il n’était pas humain, c’était impossible… Il était… trop fort, beaucoup trop fort pour lui…
« Oh, oh, tu as perdu gamin. Tu vas devoir rester avec moi alors. Alala ça faisait longtemps que je n'avais plus eut de Magoa à éduquer... Ca me rappel de bons souvenirs ! »
Et sans un mot de plus, le vieillard tourna les talons pour se diriger d'un pas tranquille vers la grande arcade de pierre sous laquelle il disparut rapidement, laissant Hyouri seul allongé sur le sol, crachant toujours à moitié du sang et tremblotant. Qui il était ? Le jeune homme ne le savait toujours pas mais cette question était pour l'instant à des milles de l'intéresser tant une bonne centaine d'autres se bousculer dans sa tête. Mais pour l'instant, il était trop fatigué, beaucoup trop fatigué pour réfléchir et penser à tout cela...
Dernière édition par Hyouri Magoa le Jeu 16 Déc - 0:15, édité 1 fois | |
| | | Hyouri Magoa Genin de Kiri
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| Sujet: Re: ¤ FB: Retour vers le passer ¤ Lun 13 Déc - 17:00 | |
| Battant lentement des paupières, Hyouri se sentit mollement et progressivement émerger de ce profond trou noir dans lequel il avait plongé, sans aucun moyen de se rattraper. A travers ses cils, la perception qu’il avait de son environnement se faisait de plus en plus nette, au fur et à mesure des secondes qui s’écoulaient. Il pouvait voir en face de lui, le soleil rougeoyant caresser l’horizon ainsi que la cime des arbres, tandis qu’il faisait ses adieux provisoires à cette terre qu’il avait gorgé de sa lumière toute la journée durant. Déversant ses derniers rayons de feu sur la forêt, il donnait l’impression d’avoir embrasé celle-ci tandis que la majestueuse tour des Magoa semblait maintenant de bronze et d’or, ses pierres reflétant les dernières ardeurs de l’astre du jour. L’aube aux yeux gris recouvrait peu à peu de son sourire les terres éloignées du Pays des Bois, faisant s’étendre et chanceler comme des ivrognes les ombres couperosées et, s’éloigner de la route de la nuit les dernières lignes lumineuses téméraires du jour, devant les roues de la Lune.
Avec précaution, le Genin décolla son visage de la pierre dur et froide sur laquelle il était allongé, prenant appuie sur les paumes de ses mains. A peine s’était-il soulevé du sol qu’il sentit une douleur aiguë lui prendre les côtes et qu’il cracha alors aussitôt une gerbe de sang qui s’éclaboussa sur les larges pavées. D’un revers de manche, il essuya le filet sanguinolent de ses lèvres, tachant le tissu de lin noir de son kimono d’une traînée rougeâtre. Ce sang, le sang maléfique des Magoa… celui-là même qui lui avait apporté tant de bonheur et de malheur en même temps, tant de sentiments contraires mais toujours d’une violence extrême. Serait-il réellement l’explication de tous ces élans capricieux, de tous ces envols chaotique qui avaient guidé sa vie ? Pourquoi donc être revenu jusqu’ici ? Pour trouver des réponses, pour se persuader d’une chose ou, au contraire, pour défier le destin, narguer les puissances supérieures de son existence ? Hyouri ne savait plus très bien. Là, assis en tailleur au sommet de cette tour, dominant de toute sa hauteur la forêt et les plaines qui s’étendaient sous lui, le garçon ne savait plus bien ce qu’il était venu chercher ici, le sens qu’il donnait à sa venue ou à son existence, tout simplement…
Du haut de cette montagne, il paraissait si minuscule, si insignifiant par rapport à l’immensité et le charisme de la Nature qui se dégageait devant lui. Son existence paraissait si minime aux yeux de la véritable grandeur… Il n’avait même pas réussi à porter ne serait-ce qu’un seul coup à ce papy croulant sous le poids de son dos. Il n’arriverait jamais à rien comme ça… Il n'a pas su protéger Shine, sa seul famille alors qu’il lui avait promis de prendre sa place lorsqu'il devrait mourir. Il n'a pas su protéger se grand frère, qu’il aimait. Il ne pourrait protéger personne ! Cette pensée fit l’effet d’un coup de fouet au jeune homme qui, serrant les dents, se redressa d’un seul mouvement, faisant taire la douleur qui le tiraillait, par la seule force de son esprit. S’il voulait continuer à avancer, il allait devoir faire ses preuves, maintenant ! Et pour ce faire, pour renaître, il fallait revenir au point de départ, là où tout avait commencé : ici. Pivotant sur ses talons, Hyouri se retourna pour faire face à l’impressionnant portique de pierre sous lequel s’enfonçait, dans la pénombre de la tour, un long couloir. Son regard était fixé droit devant lui, intransigeant sous une volonté de fer.
Pourquoi avoir peur, pourquoi redouter ce qu’on ne pouvait de toute manière en aucun cas prévoir ? Peu importe ce qu’il adviendrait une fois qu’il se serait enfoncer dans ces entrailles rocheuses, une fois que les ténèbres auraient complètement avalé sa silhouette. Tant que la flamme de sa détermination resterait aussi ardente et ne vacillerait pas au vent de l’appréhension et de la défaite, il ne pourrait se perdre et serait constamment guidé par le flambeau de ses convictions. Oui, c’était cela, il ne fallait pas se défaire de cette pensée et avancer en l’ayant toujours bien en tête. Il n’y a que de cette manière qu’il pourrait se surpasser et affronter le souvenir de sa défunte famille. Les derniers rayons de soleil disparurent en même temps que la silhouette de Hyouri dont les pas résonnant dans le corridor vide, restaient les derniers indices sonores de sa présence en ces lieux.
Les yeux aveugles, le jeune homme n’en continuait pas moins sa marche sereine à travers la gorge de pierre, son cœur battant calmement dans sa poitrine tandis qu’il avait l’étrange sensation d’un retour en arrière progressif, comme si quelqu’un remontait peu à peu les aiguilles de la grande horloge du temps, le replongeant dans un passé jusque là oublié. Ce refuge n'était pas ordinaire... il dégageait une énergie envoûtante qui semblait feindre le sommeil pour mieux piéger les téméraires ayant osé la chercher. Depuis l'orée de la forêt, c'était comme si le murmure d'une voix grave suivait constamment le Magoa, chuchotait dans le sillage de ses pas, des paroles énigmatiques qu'il n'arrivait à saisir. Mais, à chaque fois qu'il se retournait, la voix mourait subitement, le plongeant dans un silence de mort des plus angoissants avant de reprendre ses chuchotements incohérents dans son dos. Hyouri ne s'étonnait pas tellement de cela ; cette tour renfermait bien des mystères en tant que sanctuaire d'un clan autrefois reconnu comme l'un des plus puissants de ce village. Malgré leur extinction, la parole des enfants maudits perdurait dans le temps, leur souvenir n'était pas encore mort et continuait de hanter les lieux qui portaient en eux la marque de l'héritage qu'ils avaient laissé sur cette Terre.
Le long couloir semblait interminable. Cela faisait déjà plusieurs minutes que le jeune homme à la chevelure d'or avançait semblait-il en ligne droite et pourtant, il n'avait toujours pas rencontré le moindre obstacle, pas la moindre porte et n’était pas ressorti de l’autre côté de la tour. L'architecture du site devait être conçue de façon à faire perdre tout repaire spatial aux personnes s'y aventurant... Il ne voyait que cette explication plausible pour ne pas verser dans le grotesque ou le fantasmagorique. Le moindre détail avait été pensé avec parcimonie et lucidité pour faire de cet endroit une véritable forteresse, mystérieuse et imprenable. Cela faisait bizarre de se dire qu'elle avait été oubliée aussi aisément et qu'aujourd'hui, seule la nature avait encore des droits sur elle. Enfin, il oubliait le vieux papy en pensant de la sorte... Quoi qu'il n'en ait rien dit, Hyouri était persuadé qu'il avait toujours été là, depuis toujours, qu'il n'avait jamais quitté les lieux depuis le départ de sa famille.
Pourquoi ? Encore une question qui devrait rester sans réponse jusqu'à ce qu’un plus vaste éclaircissement général se fasse. Un certain ennui commençant à s’emparer de lui à force de marcher sans voir le moindre changement autour de lui, le Genin ne se rendit même pas compte que droit devant lui, une tache de lumière grandissante venait de déchirer le voile des ténèbres dans lequel il se trouvait empêtré. C’est seulement lorsque la clarté de l’éclairage blessa ses yeux, que Le Magoa redressa la tête ainsi qu’un bras pour se protéger le visage de l’éclat agressif. Ses pupilles dilatées s’étant habituées à la pénombre, il leur fallut plusieurs minutes pour s’adapter totalement à cette nouvelle lumière provenant de dizaines, voire de centaines, de flambeaux et de chandeliers illuminant une vaste salle de pierre sans fenêtres qui semblait avoir été étirée au maximum dans la longueur. A l’autre extrémité de l’endroit où le jeune homme se tenait, le vieillard était assis en tailleur dans la position du lotus, les yeux clos comme s’il méditait. Parfaitement immobile et ne réagissant pas à la soudaine intrusion, Hyouri aurait pu le croire mort s’il n’avait pas déjà eu l’occasion d’assister aux premières loges à la démonstration de toute la vigueur que possédait encore ce pépé quelques heures plus tôt.
« Oh ! Ca veut dire quoi tout ça le vieux ? … Hey ! Je te parle, tu pourrais me répondre ! »
Silence. Le Genin laissa échapper un claquement de langue irrité, agacé par cette attitude ouvertement indifférente, même si elle ne le surprenait guère. Se doutant pertinemment que le vieil homme lui renverrait un vent sobre et propre, il avait tout de même tenté sa chance. Aussi vaine sa tentative fut-elle, il avait au moins maintenant la confirmation que le vieux shnock était dur en affaire, et ne lui cèderait en rien s’il ne jouait pas le jeu avec ses règles. Mais le problème était justement que le Magoa n’avait aucune fichu idée de ce en quoi ces foutues règles pouvaient bien consister… Soupirant, Hyouri se résolu à observer avec plus d’attention la salle dans laquelle il se trouvait, et c’est alors qu’il remarqua un fait étrange qui aurait pourtant du lui sauter aux yeux avant toute autre chose. Pour parvenir jusqu’au socle surélevé sur lequel se tenait le vieillard, il n’y avait que trois chemins possibles ressemblant à des ponts étroits tendus par-dessus un précipice sans fond visible, donnant la peu rassurante impression d’aller se perdre dans les entrailles de la Terre elle-même. Les deux longeant de part et d’autre les murs de la pièce étaient on ne peu plus ordinaires, mais celui du milieu ressemblait à une sorte de parcours initiatique étrange ; le chemin était d’abord fait de braises ardentes puis, de ce qui semblait être des pics de glace, le chemin devenait ensuite aussi fin qu’une branche sur plusieurs mètres et après… plus rien, le vieux se tenait assis sur son socle de pierre.
Le Magoa plissa légèrement le regard, suspicieux face à cet aménagement pour le moins particulier qui ne le laissait rien présager de bon. Hyouri ne connaissait que trop bien la façon dont aimait autrefois se « divertir » sa famille, ainsi que la fermeté de son enseignement, pour trouver sa position actuelle rassurante. Dans un élan de naïveté dont il avait parfaitement conscience, le jeune homme glissa ses mains dans ses poches et s’avança alors d’un pas décontracté et innocent, comme si cela allait changer quelque chose, vers l’un des chemins latéraux. Mais alors qu’il avait à peine fait quelques pas sur la corniche, un grondement retentit de derrière le mur et fut aussitôt rejoint par des pics de métal tranchant jaillissant de celui-ci. Hyouri du se tordre vers l’arrière et exécuter une pirouette rapide vers l’arrière pour ne pas se faire embrocher sur place. Lorsqu’il se redressa, son haut de kimono était déchiré sur la largeur au niveau des abdomens, il avait échappé de justesse à une bien vilaine blessure…
En tout cas, il était dorénavant bel et bien fixé. S’il voulait rejoindre le vieillard, il allait devoir jouer avec ses règles ou plutôt, les règles de son clan. Car il avait finit par comprendre qui était le vieux : rien d’autre que le gardien de cet ancien sanctuaire, l’homme faisant perdurer les préceptes des Magoa à travers le temps, même si le clan avait fini par s’éteindre. Le Genin de Kiri l’avait certainement déjà croisé, lui avait peut-être même parlé par le passé, lorsqu’il n’était encore qu’un gamin, mais il ne s’en souvenait plus et il ne préférait pas se remémorer ce genre de souvenirs. Maintenant qu’ils avaient tous en partie disparu et qu'il était bien mieux sans, ce n'était pas le moment de les ramener.
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| | | Yekais Soyokaze Mizukage
Messages : 309 Date d'inscription : 23/11/2010
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| Sujet: Re: ¤ FB: Retour vers le passer ¤ Ven 17 Déc - 23:42 | |
| Histoire intéressante. J'ai trouvé ça long par contre, très long.
+8 +7 +9 +9 = +33exp | |
| | | Kaoru Senju Chef de l'Akebono
Messages : 178 Date d'inscription : 05/12/2010
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| Sujet: Re: ¤ FB: Retour vers le passer ¤ Sam 18 Déc - 14:51 | |
| Je suis désolé mais tu ne seras noter que sur les deux derniers post : 9+9=18
Les deux premiers étant juste du copier/coller on ne peut pas les compté pour le moment.
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